On est quel jour ? #22
Oui, j’ai passé un super week-end !
Mais je n’aime pas les lundis. Pourquoi ?
J’en sais rien.
Le lundi est le jour de la lune (lunes en espagnol, lunedi en italien, monday qui devrait plutôt s’écrire « moon day » en anglais...).
Mais peut-être m’a-t-on trop souvent promis la lune, et je suis là… comme un con et triste… sans jamais l’avoir décroché…
Me voilà donc parti dans une grande investigation intérieure, et, je comprends que tout arrive s'il y a une (bonne ?) raison. C'est ce que disent de grands penseurs comme ce médecin (je crois) Albert Schweitzer : "A la fin, tout se met en place. Entre-temps, riez de la confusion, vivez pour le moment présent et comprenez que tout arrive pour Une Raison".
Me voici donc en quête d’Une Raison (la bonne), car la raison est pour moi une cause qui produit ses effets.
Personnellement, j’aime le bon sens, le concret, le respect, les relations humaines, le bien-être pour soi et les autres : Mais je n’ai pas trouvé la "bonne" raison pour laquelle, je n’aime pas le lundi (même au soleil).
Cette raison, à mon avis ne se résume pas aux lundis qui passent, mais certainement à un détail, toujours pas réglé en moi-même.
C’est un peu comme si deux personnes qui se sont aimées et appréciées n’arrivent plus, du jour au lendemain à se parler. (pardon pour cet exemple qui me passe par la tête) Mais je vois, chacun campant sur sa position et pourtant dans Camping Paradis, le gérant ne campe jamais sur ses positions, et ne cesse d’encourager ses clients à se parler, à crever l’abcès et ne surtout pas laisser pourrir une situation.
Il faut que je parle à la lune.
En attendant, en Bourbonnie…
Autour de moi, naissent aussi des incompréhensions, incompréhensibles...
Pourquoi cette patiente me disait avant de quitter la clinique qu'elle ne voulait plus voir ses copines car "ce sont toutes des salopes !" Peut-être l’étaient-elles vraiment ... ou pas ? Ça mérite réflexion avant de tout envoyer boulé ? Non ?
Mais, pire encore : cette vieille dame, peut-être l’épouse d’un vieux monsieur en fauteuil roulant et très fatigué : « c’est à toi de t’en sortir » lui dit-elle (sous entendu) « si tu es là, c’est de ta faute ».
Le vieux Monsieur, impuissant, pleurait, sans aucune forme de compréhension en face.
Désolant, navrant.. Il n'y a rien à faire pour cette vieille conne.
J’ai demandé à la lune, si elle voulait encore de moi.
Elle m’a répondu, qu’elle n’avait pas l’habitude de s’occuper des cas comme moi.
On n’est pas dans la merde… Et pourtant...
La lune a fait une erreur en créant les lundis, elle le sait et je me suis dis que, dans tous les cas de figures, sauf, bien entendu face à d’horribles et atroces actes : un pardon est croyable.
Imaginez : juste une connerie, une bêtise, un non-dit ou un froissement d’égo, de la part de la lune ou d'un humain que vous connaissez ou pas, MAIS ce dernier reconnait ses tords, s'excuse et vous tend la main : Vous faites quoi ?
Moi, j’accepte, car la lune et les humains sont souvent cons et font tous des erreurs.
Et l’erreur est humaine voire lunaire.
L'excuse est un sésame salvateur de l’âme.
Posez-vous la question, un instant, sur la situation morale de la personne qui vous a tendu la main et que vous l'avez refusé par fierté mal placée ou que vous étiez mal luné.
Cela se résume souvent par une série de griefs qui, avec du recul ne sont pas bien graves, mais que vous avez entretenus vous-même, pleine lune après pleine lune.
En refusant ses excuses, vous faites du mal (moralement) à celui qui vous a fait du mal, mais qui s'est excusé.
Y a un truc qui m'échappe. La victime devient bourreau ?
Pour moi, le "pardon" existe, il faut savoir l’accepter me semble-t-il, avant qu’il ne soit trop tard.
J’ai vécu 2650 lundis dans ma vie.
Ok. Il était temps de demander de présenter à la lune, mes excuses pour lui en avoir voulu pour ses maudits lundis.
Elle a accepté et s’est aussi excusée d'avoir inventé le lundi.
Du coup : j'aime les lundis. Pas vous ?
Désolé pour cette réflexion lunaire sur les relations entre terriens, mais c’est la faute du Pape, venu Porto Bourbonnia, port de l’ile de Bourbonnia, jumelée avec la Bourbonnie, qui m’a poussé dans cette réflexion.
À la télé, je regardais (comme pratiquement tous les patients de la clinique) l’homme en blanc et je me suis dit : « est-ce qu’on ne passe pas à coté de belles choses - parfois simples - de la vie ? » La réponse est oui, certainement, encore faut-il éviter au maximum de passer à coté de ces vibrations vitales.
Sans parler de religion, je me suis interrogé sur la relation entre les humains et, en un deuxième temps, sur celle des humains avec la lune. Il s'en passe des choses dans une chambre d'hôpital. En même temps, je m'excuse moi-même de ne pas y avoir pensé avant.
Je deviens fada, mais j'ai trouvé ma raison d'être.
Cette dernière a donc été la clé pour résoudre ma lundiphobie.
Et souvenez-vous de cette phrase d’un anonyme : « nous avons tous le droit d’être ici » et j’ajouterai « être ici TOUS les jours y compris le lundi. »
J’en ai parlé à la lune. Elle m’a dit oui.
Je vous aime, comme un lundi.
Susanne Attia
Merci Michel bon lundi à toi, à moi, à ceux qui sont gentils, à ceux qui s‘excusent
Yves Riesel
Bon lundi, Michel l
Sandrine Marquez
Très joli texte Michel rempli de cohérence et d’émotion comme toujours ! Merci à toi et vivement demain alors
Sandrine Marquez
Pour ma part le problème du lundi c est le dimanche !