==> On est quel jour ? #6
J'ai vécu un week-en de 65 h. Le temps s’est arrêté ici.
Et il ne s'est rien passé... ou presque.
Sur la photo, vous apercevez l’un des longs couloirs de mon "Hôtel Overlook" à moi. En fait c’est dans mon SMR : Soins Médicaux de réadaptation, un samedi soir à 29h15.
Des couloirs, vides.
Rien ne bouge.
Suis-je seul ? Oublié du monde extérieur ?
Sans inspiration, mais avec beaucoup d’imagination dans ce long couloir, un enfant en tricycle, file comme une étoile. Je le filme, caméra au point, derrière lui, à bord de mon "fauteuil roulant turbo". Il allait vite cet enfant de lumière et d'un coup il décide de piler, brutalement, comme un petit con, devant la porte de la chambre 237.
Je le double in-extremis évitant ainsi une terrible collision entre mon fauteuil et son tricycle. Et dans mon rétro (oui j’ai un rétroviseur sur mon fauteuil roulant) le gosse bloque toujours sur la 237. Moi, j’habite au 241.
Qui est mon mystérieux voisin de la chambre 237 ?
« Il n'y a rien du tout dans la chambre 237. » me répond ma petite voix intérieure.
Mais qui est cette petite voix qui me donne des réponses mais surtout qui commente et soule ma vie au quotidien ?
Cette petite sotte de voix reste cachée et introuvable dans un lieu mystérieux dans le "dedans de moi" (ou au 237 ?).
Elle pourrait pourtant arrêter de me faire cogiter, encore et encore, me faire peur, douter, angoisser, cauchemarder… surtout un samedi soir, nulle part, dans ce monde.
Et si la petite voix habitait au 237 ?
Et si je parvenais à mater cette donneuse de leçons… à la con ?
Je décide de me pencher sur cette « endophasie » (voix interne) qui n’est pas dans toutes les têtes humaines.
Donc, il y a les intelligents avec leur petite voix interne et les autres… qui sont un peu con, il faut le dire.
Reste qu’on est tous un peu con, en se parlant (ou pas) à nous même, dans notre tête, mais je n’ai pas trouvé comment lui faire changer d’avis.
Cette idiote voit tout en noir et ne cesse de me rappeler mes peurs et mes angoisses, le fait que ça ne marchera jamais, l’idée de ne rien faire pour pas prendre de risque…
J’ai inventé « l’auto-encouragement négatif ? » Un peu comme la méthode Coué à l’envers : « Fait moi mal » plutôt « que tous les jours, je vais de mieux en mieux ».
Plus on se répète que "ça ne marchera jamais", plus la prophétie auto-réalisatrice entrera en application. En fait, c’est toi seul (moi tout seul) qui laissons répéter dans nos têtes ce message négatif.
En deux mots, si on te dit (enfin tu te dis) que ça marchera jamais, effectivement, tu fais tout pour que ça ne marche pas.
Alors sans faire le psy de comptoir, j’imagine que ce dialogue entre moi et moi pourrait changer et devenir une bouffée d’énergie à haute tension : Si je me répète que ça marchera ? Ça marchera. Il faut donc mater la petite voix pour qu’elle répète que des choses positives et la corriger - avec une pensée positive - lorsqu'elle dérape.
Connasse.
Enfin, j’ai imaginé que la petite voix m’attendait au 237. Elle n’était finalement plus très loin de moi, elle qui m’a suivi toute ma vie.
J’aimerais avoir pu lui parler pour me sentir immédiatement libre de mes peurs, libre des liens qui me rattachent - encore - au passé (du Miguel Bosé) .... Et voir enfin un monde s’illuminer de nouveau.
Derrière la porte du 237, ma petite voix m’a dit : « Au lieu de rêver ta vie, vis ton rêve ! »
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