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Photo du rédacteurMichel Picot

Propionibacterium Avidum est mort (ou presque...)

On est quel jour ? #23


Si vous croisez Propionibacterium Avidum : un bon conseil changez de trottoir !


PA est tout petit (voir photo) rare et a l’audace de vous empoisonner la vie. Et il touche surtout les jeunes, comme moi à 55 ans ?

Mais, moi j'en ai élevé un dans ma jambe.

Et il s’est bien nourri sur la bête, le bougre.


PA m’a rencontré lors de ma première opération dans un hôpital Parisien. Il a vu un jeune, nu comme un ver, beau comme un dieu, donc moi, sur un billard et il s’est dit en langage médical : « miam-miam, j’en ferai bien mon 4 heures ».

Aussitôt dit, aussitôt fait.

L’animal s’est fait une place au chaud.


Je l’ai découvert seulement un an après, il avait bien grossi, m’empêchant ainsi de marcher.


À Paris, toujours, je décide, tout seul, d'aller dans une clinique privée pour faire sa connaissance, grâce à une écho. Je l’aperçois, visqueux mais bien présent.

À Paris, encore, à l’hôpital public où j’ai été opéré, on s’étonne presque : "Quoi !!!! Y a ça, là dedans !!!! C'est dégueulasse !!!"

"On réopère et change tout, tout de suite ... enfin dans 3 mois..."


Mais j’ai quoi exactement ? La question est restée là-bas.


Heureusement, que, lors d'un deuxième avis, dans un hospital Massaliote, la bébête a été découverte : on sait qui elle est vraiment.

Ils vont la fesser en un premier temps, avant de lui dire Adieu.


Ma rencontre, pour de vrai, avec PA a eu lieu un jour de juillet au bloc opératoire, pour une ponction.

J’étais alors à l’IHU.


Il est interessant de noter que pour faire les 100m entre l’IHU et les urgences de la Timone, vous êtes transporté sur un brancard, vous traversez ensuite le service des urgences, grands moments terrifiants, avant que les ambulanciers ne vous abonnent à votre propre sort dans la salle d’attente, à part des Urgences of course !


Tous les brancards y sont garés en épi, serrés comme des sardines, en attendant l'heure H.


Pour faire patienter les patients allongés, l’infirmière nous diffuse un CD d'Elton John. J’ai dû l’écouter deux fois, avant de passer de l’autre côté de la baie vitrée et entrer dans ce monde mystérieux des blocs opératoires.


Généralement on y va pour aller s'endormir profondément.

Mais ce jour-là, pas d’AG (Anesthésie Générale) pour moi, c'est une ponction !

Donc, j’ai pu tout voir, surtout le plafond, depuis mon brancard taxi.


Arrivé au bloc, tout réveillé, il faut passer sans tomber du brancard à la table d’opération. Je tourne, je roule, je pivote, je fais saut arrière suivi d'un axel et je passe du brancard au billard.


Au plafond des spots m'éblouissent.

J'attends la torture en chemisette « cul en l’air » et une infirmière me dit qu’il faut se couvrir la tête pour... ne pas voir la taille de l’aiguille de la seringue qui va venir chatouiller mes « collections. » Vous croyez quoi ?

Ce sont mes abcès remplis de liquide peu recommandable (du pus) qui s’appelle, on le sait désormais : "Propionibacterium avidum".

La radio "Logie" se met à jouer dans le bloc et l’infirmière indique au chirurgien, en regardant son écran : « oh fan ! mais ces prothèses de hanche : on n'en fait plus ! ».

Le ton est donné.

L’attaque est lancée, l’aiguille est rentrée ou presque, la ponction commence.

Que va-t-il sortir de là ?

Une ponction ça fait mal, mais je me suis trouvé fort, moi, si douillet.


Aujourd’hui la vieille prothèse infectée est partie. Propionibacterium Avidum est aux abois.

Il faut dire qu’avec 12 antibiotiques adaptés et avalés chaque jour, PA s’en est presque "mouru", laissant le champ libre à la dépose de la Prostalac (prothèse provisoire imbibée d'antibiotique aussi) pour y poser à la place, une nouvelle prothèse de hanche, couleur bleue marine.


Rendez-vous le 8 janvier 2025, pour la dernière tournée des Rois Mages qui m’apporteront l’appareillage mécanique pour guibole, dernier cri ! Même si mon traitement antibiotique n’est pas terminé.


Ne nous emballons pas, si tout se déroule comme prévu, après la repose dans la nouvelle prothèse, il restera quelques semaines à tenir au bagne.

Après, c'est la libération ? On croise les doigts ?

Pas les jambes, c’est interdit pour moi.


Ainsi va la vie...

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