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Photo du rédacteurMichel Picot

Quand une seule goutte fout le bordel...





C’est fou, comment, dans une vie minutieusement réglée, une goutte de potassium peut vous briser un moral d’acier (comme le mien).


On est quel jour ? #3


Hier, après un rendez-vous téléphonique avec Ameli, car, même hospitalisé, il faut avoir l’oeil sur ses affaires… administratives, on vous apprend qu’aucune case de correspond à votre cas, donc : pas d’indemnité. Et pourtant en tant que Gérant / Assimilé Salarié d’une SASU, je paie 2 fois les charges "patronales + sociales"… pour un seul homme, moi. Mais pour qui ? Pas pour moi.

Bref. Ça m’énerve, mais je n’ai pas dit mon dernier mot.

Alors que vient faire le potassium dans tout ça ?

Rien.


Juste qu’en fin de journée, après mon parcours du patient impatient avec l’administration, voilà-t-il pas que l’on m’apprend que j’ai un peu trop de potassium dans le sang.

Les bras m’en tombent, et je demande alors « est-ce grave ? » (je n’ai jamais entendu parlé de ce potassium dans le sang). L’infirmière, pleine d’humour "made in hôpital" me répond : « ça peut être létal ». Quoi ?

En tant qu’hypocondriaque haut-gradé, qu’est-ce que je fais ?

À votre avis ?

Je vais sur Internet, et là je vois que la bougre en blouse blanche avait raison : le potassium peut poser des problèmes cardiaques graves. Du coup, l’hypocondriaque - digne de ce nom - réagit naturellement en ayant mal partout et avec des difficultés à respirer, la poitrine écrasée et le regard dans le vide.


D’accord, avec du recul, j’en ai fait un peu trop. J’ai pris (après avis médical - c'est vrai et réel - ) un peu poudre (qui n’était du potassium) et hop, adieu sale « emmerdeuse » de potasse, du moins parait-il.


Cette « emmerdeuse » qui a transformé ma nuit en une éternité (j’y étais peut-être au Paradis dans mes rêves … car … le potassium m’a tuer !) et c’est alors que je me suis dit que cette goutte de trop, venait de déstabiliser mes habitudes quotidiennes gravées dans le marbre.


Pourtant, je pense aussi que dans notre Hôtel-Dieu, il faut sortir de sa zone de confort et affronter ces petites choses qui ont un impact direct sur notre existence qui est entre parenthèses, mais aussi nous donner de l'énergie dans notre guérison.

Ce sont nos succès à nous.

Mine de rien, ici, on grandit vite : on a moins de peur des piqûres, du sang, des mauvaises nouvelles et parfois aussi des bonnes. La carapace s’épaissit finalement.

Ce matin, un camarade AVC que j'ai connu dans mon nouveau monde provisoire, est parti en urgence à l’hôpital.

Faut s’y faire. Mais devenir insensibles en plus de ne plus savoir quel jour nous sommes ? Quel programme.


Bref, il est tant à nouveau de se souvenir qui on est, où l’on va et comment y aller (ce dernier point est le plus dur à atteindre quand on ne sait pas quand on sortira de cette prison dorée bordée de végétation, et envahit de sales potasses).

Mais une chose est sûre : Je ne veux plus me laisser abattre par cette connasse de goutte de potassium surnommée aussi Madame K.

Je vais potasser dessus.

À demain. Peut-être.

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