Quel jour on est ? #10
(c'est long, mais prenez le week-end pour lire, mais vous allez en apprendre sur moi.... c'est le teaser...)
Tout sur moi-même.
Vous êtes nombreux à me lire chaque matin. Merci.
Mais si vous venez d’arriver : Qui suis-je ? Où vais-je ?
Quand je parle de moi : c'est long, mais bon ?
C’est donc l’heure où les souvenirs se ramènent
Le blues en profite pour s’installer
Bon ça c’est moi coté pessimiste
J’préfère penser que c’est une histoire sans fin…
C’est juste une mise au point
(Jakie Quartz)
Donc, aujourd’hui je ne raconte pas (si.. un peu) mais je me la raconte (beaucoup)…
Alors je vais, tout seul, parler de moi.
Même si ma putain de hernie discale est née dans les années 2000, je pense, que j’avais, avant 2000, ponctuellement, des maux de dos, mais une simple ceinture lombaire suffisait alors.
Mais la petite hernie sonnera -presque- le « glas » en 2018.
2018 : Trop de boulots, dont certains ne me plaisaient pas (en fait ce sont les donneurs d’ordre que je ne supportais pas). Fatigué, énervé, tendu … bref, j’en ai eu plein de dos. La canne pour marcher a alors fait son apparition dans ma vie.
2019 : ça va mieux… mais…
2020 : Je ne dis pas « merci » au Covid : je perds tout : mon C.A., mes missions, ma boite, mes locaux qu’il faut quitter, ma contrainte de déménager personnellement… Je m’en prends, stress oblige, encore plein le dos et bang : hernie, ma belle, est de retour et cette fois, la salope a décidé de ne rien lâcher.
2021 : Commence alors mon marathon à la recherche d’un médecin, d’un chirurgien, bref d’une solution… Mais quel bordel quand vous n’êtes pas guidé ou recommandé.
2022 : Mon état empire, l’hernie fait sa loi et moi, je ne peux plus me coucher dans un lit, dormir seulement assis, et je découvre les joies du fauteuil roulant.
Merci à mon ami qui m’a pris sous son aile. Une opération du dos en urgence a lieu à l’hôpital de la,Timone à Marseille (opération qui m’a libérée, délivrée … ) mais c’est lors de cette opération que l’on s’aperçoit que ma hanche gauche est pourrie.
2022 : Pose d’une PTH (prothèse totale de hanche ) à Paris et je m’aperçois un an plus tard, qu’elle s’est infectée.
2023 : Je boite tous les jours. Sans mieux
2024 : 15 jours à l’IHU de Marseille et nouvelle opération avec une prothèse provisoire, le temps que la jambe dégonfle et soit désinfectée.
En attendant une nouvelle prothèse à venir dans les 2 mois. Voilà pourquoi je suis ici.
Il me reste toutefois deux longues cicatrices et une grosse plaie sur la fesse gauche.
J’aurais pu vous la raconter autrement cette histoire, mais le tigre qui m’a attaqué, n’a malheureusement pas survécu.
Et pendant ce temps là… En Bourbonnie (pays merveilleux de la Clinique Provence Bourbonne)
« Dring Dring » (c’est la vieille sonnerie du téléphone mobile de la vieille Baronne de la Tronche en Biais - pardon pour cet emprunt - )
D’un ton très snob, cette voisine de table, très hautaine répond à l’appel de Charles. Nous sommes dans la zone fumeur, enfin à la porte de la clinique.
=> « Allo mon très cher Chaaaaarrrles ? Comment aaaal…lez-vous aujourd’hui, qui est une journée si belle et siiii bien ensoleillée ? dit cette vieille dame, aux montures de lunettes violettes et la cordelette bleue qui va avec, en tenue de baronne des lieux (baronne un peu fripée, je dois dire) et une tronche, un peu en biais, tout de même.
=> « Mais Chaaaaarrrles, je suis dans une maison de repos. C’est trop vulgaire - enfin - de parler de centre de rééducation »…
Oui, mais elle ne la ramène pas quand elle boite en salle de kiné. Alors la hautaine boiteuse et honteuse on se la pète moins ?
=> « Nous allons déjeuner chez Mariiiius, dimanche, après la messe. Vous êtes bien entendu convié à vous joindre à nous. Votre présence est si appréciable, savez-vous » Mais, on s’en fout !
Madame ne pose pas son oreille sur son téléphone. C’est trop vulgaire en public. Elle préfère mettre le haut parleur et comme elle est sourde comme un pot, elle parle encore plus fort que son interlocuteur.
Mais qu’est-ce qu’une femme hautaine ? La meilleure réponse vient d’un courrier d’une internaute sur un site médical : « Pour moi quelqu'un d'hautain c'est quelqu'un qui te parle en ayant la tête en l’air, et qui te regarde, de temps en temps, comme si tu étais couvert de merde ». Excellente définition !
Voilà, vous savez tout sur mon état de santé, mais pour l’heure, que retenir de cette expérience qui dure depuis 6 ans.
6 ans avec une canne pour marcher. Une canne pour faire tous les gestes du quotidien… (je vous raconterai un de ces jours, ma vie avec ma canne)
Qu’est-ce qu’il ressort de cette aventure ? Que sera le monde d’après ? Quels enseignements ?
Ces questions taraudent mon esprit.
Mais je n’ai rien trouvé, « Cher Chaaaaarrrles »
Pourtant je peux m’estimer heureux ce jour. Mercredi avec la soirée des Trophées PME RMC à Paris et le joli clin d’oeil qui m'a été fait devant 400 personnes (photo) et mardi lors de la Nuit des Réussites à Troyes où j’ai été salué devant 600 personnes en live, plus les téléspectateurs de Canal 32.
Ça me change des entreprises qui m’ont tourné le dos.
D’accord, la conjoncture est folle, on vit dans une société morose et certains en profitent pour ne même plus appeler l’animateur PMR que je suis devenu aujourd’hui, après lui promis monts et merveilles.
Je ne citerai pas de noms, mais j’ai subi (et je ne dois pas être le seul) une double peine : handicap + exclusion. Ça fait mal.
Et pendant ce temps là… En Bourbonnie (pays merveilleux de la Clinique Provence Bourbonne)
16H15 : Je dois me rendre à l’accueil pour récupérer un précieux papier de ma mutuelle qui a été envoyé par fax.
16H20
À l’accueil :
Moi :« Bonjour Madame, vous avez dû recevoir un fax pour moi concernant ma mutuelle »
L’Accueil : « Bonjour. Ah bon, il y a un fax ici ? »
(Ça commence bien)
Moi « Oui, la dame du bureau d’à coté me l’a confirmé ce matin »
L’Accueil : « Mais c’est qu’il n’y a personne à côté. Je ne peux pas vous répondre »
Moi : « Mais elle vous a laissé une enveloppe pour moi ? »
16h22
L’Accueil : « Non. Je ne sais pas, il faut voir avec elle demain, car elle est partie »
Moi : « Demain à quelle heure ? »
L’Accueil : « De 8h30 à 17h, mais venez plutôt vers 16h pour avoir plus de chance de la voir ».
16h23
Elle devait être là jusqu’à 17h.
Elle est déjà partie.
Mais où est-elle passée ?
Dessine-moi un projet dans le monde de dehors ?
Je pense souvent aux 10 000 interviewes que j’ai pu faire en public, à la radio ou à la télévision. Essentiellement des chefs d’entreprises qui ont des idées, des visions et une envie inégalée d’avancer quel que soit le contexte.
Des rencontres hyper-enrichissantes pour l’autodidacte que je suis. Autodidacte qui a toujours fait ce qui lui a plu dans la vie.
En regardant le passé, je me dis que ce n’est si mal, mais un entretien, dans les années 90 m’avait permis d’aller encore plus loin dans le passé, dans ma vie antérieure.
Et moi qui m’interroge sur ma vie d’après...
1994
Nous sommes à la FNAC d’Avignon. Je suis jeune journaliste.
Moi : Paco Rabanne : Bonjour
Paco Rabanne : Bonjour. Attendez avant de commencer notre entretien. Dans une vie antérieure, vous étiez un moine tibétain.
Moi, un moine tibétain en quête d’une illumination ?
En pendant ce temps en Bourbonnie…
Attention, cette clinique est équipée de hauts parleurs dans les couloirs. La voix anonyme venue de nulle part vous rappelle à l’ordre « Monsieur X est prié de se rendre immédiatement dans sa chambre » et le pire « Attention fin de la procédure C3 »
Qu’est-ce qu’elle dit la dame : c’est quoi la procédure C3 ? Je pose la question à la première infirmière croisée dans le couloir et elle me répond "c’est quand on perd quelqu’un dans la clinique, mais là, visiblement, on l’a retrouvé."
Ils ont retrouvé qui ? La Dame de l’Accueil qui a disparu à 16h23 ?
Bon on fait quoi après ? Moi jeune moine tibétain attaqué par un tigre s'interroge mais c’est juste ma vie, celle d'un Héros insoupçonné, dans sa cage dorée.
C’était juste une mise au point
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